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«Nirliit » de Juliana Léveillé-Trudel

Editions : La Peuplade

Sortie : 2015

Pages : 184

Pays : Canada

Site de la maison d’édition : http://lapeuplade.com

Résumé : «Une jeune femme du Sud qui, comme les oies, fait souvent le voyage jusqu’à Salluit, parle à Eva, son amie du Nord disparue, dont le corps est dans l’eau du fjord et l’esprit, partout. Le Nord est dur – «il y a de l’amour violent entre les murs de ces maisons presque identiques» – et la missionnaire aventurière se demande «comment on fait pour guérir son cœur». Elle s’active, s’occupe des enfants qui peuplent ses journées, donne une voix aux petites filles inuites et raconte aussi à Eva ce qu’il advient de son fils Elijah, parce qu’il y a forcément une continuité, une descendance, après la passion, puis la mort.»

Extrait : «Il y a de l’amour violent entre les murs de ces maisons presque identiques, il y a de la jalousie féroce, il y a confusion entre aimer et posséder, vous qui possédez beaucoup mais si peu de choses.»

Avis : Ce livre est un cri de douleur, un cri du cœur. Loin dans les contrées reculées du Nord du Québec, la narratrice parle de ces gens qu’elle aime…les inuits de Salluit. Des hommes et des femmes qui boivent pour se consoler, pour survivre, qui s’entretuent pour venger leur fierté bafouée, qui aiment de tout leur cœur et en meurt de douleur. Elle nous raconte l’horreur de cet endroit ou les jeunes filles sont violées, enceintes tout juste adolescentes, des enfants un peu partout dans le village sans qu’on ne sache vraiment qui en sont les parents. Et au milieu de toute cette misère, il y a les souvenirs d’une amie, d’une femme, des vies, des amours et des rêves de certaines.

C’est un livre dur, cru, brutal qui nous balade sur les routes enneigées de ce village de maison en maison, d’enfer vers un autre enfer mais aussi d’histoire d’amour en passion et d’amitié en confession. Il y a quelque chose de beau dans ce livre, d’enflammé malgré le froid et on referme le roman en essayant d’éteindre le brasier qui nous ronge en se demandant pourquoi ces Inuits vivent dans des tragédies grecques…

L’écriture est belle et viscérale, difficile d’oublier une telle lecture.

Conseil de lecture :

À lire avec un plateau de gouter bien fourni : des fraises, une part de brownie, un grand verre de citronnade et des noix à grignoter. Profitez-en pour vous mettre à l’ombre d’un arbre dans un parc ou dans le jardin. Le froid du Nord vous fera le plus grand bien.

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