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"Nous, l'Europe : banquet des peuples" de Laurent Gaudé

Editions : Actes Sud

Sortie : Mai 2019

Pages : 183

Pays : France

Résumé :

«L’Europe, l’ancienne, celle d’un vieux monde bouleversé par la révolution industrielle, et l’Union européenne, belle utopie née sur les cendres de deux grandes guerres, sont l’alpha et l’oméga de ce texte en vers libres relatant un siècle et demi de constructions, d’affrontements, d’enthousiasmes, de défaites et d’espoirs.

À l’heure où certains doutent, où d’autres n’y croient plus, ce récit européen humaniste rappelle qu’une mémoire commune, même douloureuse, est un ferment d’avenir. C’est donc d’une plume ardente que Laurent Gaudé compose une épopée invitant à la réalisation d’une Europe des différences, de la solidarité et de la liberté.»

Extrait :

"Sommes-nous vieux ?

Sommes-nous jeunes ?

Quel âge avons-nous vraiment ?

Parfois vieillards,

Parfois jeunesse élancée,

Nous sommes les héritiers de tant d’années accumulées.

Longue fossilisation de langues, de cultures,

Dépôts successifs de tant de passés qui se sont mélangés, enrichis, superposés,

Des strates de guerre,

De commerces,

D’échanges,

De conquêtes."

Avis :

Ce dernier Festival Etonnants Voyageurs m’aura permis de savourer une nouvelle rencontre avec Laurent Gaudé et une table ronde très intéressante sur la notion d’Europe (mention spéciale à Andreï Kourkov, pour ses anecdotes sur la Lituanie). Rentrant tout juste de la première journée du festival je me suis empressée de terminer ma lecture de «Nous, l’Europe» avec un délice certain. Ce livre est tout simplement inclassable. Entre le poème et l’essai, Gaudé disait lors de cette conférence que nous étions dans un moment où l’Europe pourrait s’arrêter et que l’idée que cela se termine sans qu’il écrive quelque chose sur ce sujet ne lui était pas supportable. Et c’est sûrement ce qui rend la lecture passionnante, on sent toute la richesse de sa plume et toute son admiration pour ce continent incroyable, pour ses nations qui se sont unies pour contrer les conflits et faire vivre ses populations dans la paix et la liberté. Mais tout ce chemin n’aura pas été simple et cet équilibre reste fragile. Il parle de l’arrivée des trains à travers les frontières, de la circulation des marchandises que cela à engendré, de l’horreur de voir ces trains transporter des hommes jusque dans des camps, la guerre, les sourires et à nouveau la guerre, tous ces noms de monstres qu’il ne faut pas oublier et qui ont été battu par les jeunesses qui se sont alliées pour faire tomber des murs. C’est juste, pertinent, important. J’ai appris des choses pendant cette lecture et j’ai aimé me dire que 68 en France et 89 à Berlin ça devait être sacrément chouette.

Conseil de lecture :

À lire dans un train au départ de Paris pour voyager vers Cologne, Madrid, Rome, Bruxelles. Sur un ferry pour Londres ou Dublin. Sur une aire de repos près de Rotterdam ou Budapest. Partout dans ces pays pas très loin de chez nous ou l’on peut se balader en toute liberté et toute sérénité.

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