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«Les passeurs de livres de Daraya» de Delphine Minoui

Editions : Points

Sortie : 2017

Pages : 163

Pays : France

Résumé :

«De 2012 à 2016, la banlieue rebelle de Daraya a subi un siège implacable imposé par Damas. Quatre années de descente aux enfers, rythmées par les bombardements au baril d’explosifs, les attaques au gaz chimique, la soumission par la faim. Face à la violence du régime de Bachar al-Assad, une quarantaine de jeunes révolutionnaires syriens a fait le pari insolite d’exhumer des milliers d’ouvrages ensevelis sous les ruines pour les rassembler dans une bibliothèque clandestine, calfeutrée dans un sous-sol de la ville.

Leur résistance par les livres est une allégorie : celle du refus absolu de toute forme de domination politique ou religieuse. Elle incarne cette troisième voix, entre Damas et Daech, née des manifestations pacifiques du début du soulèvement anti-Assad de 2011, que la guerre menace aujourd’hui d’étouffer. Ce récit, fruit d’une correspondance menée par Skype entre une journaliste française et ces activistes insoumis, est un hymne à la liberté individuelle, à la tolérance et au pouvoir de la littérature.»

Extrait :

Sur le site du Seuil : http://www.seuil.com/ouvrage/les-passeurs-de-livres-de-daraya-delphine-minoui/9782021363029?reader=1#page/12/mode/2up

Avis :

Premier livre terminé en 2019, j’ai vu plus festif comme lecture il faut l’admettre. Cependant, c’est important de savoir, de «voir» ce qui se passe vraiment sous terre, sous les bombes d’Assad. Et quel incroyable espoir que de lire ce récit qui nous peint le portrait de jeunes étudiants qui se battent pour rester libres et cultivés, qui montent leur propre bibliothèque clandestine au fond de l’horreur...Une bibliothèque avec un règlement, une vraie vie dans cette bulle qui résiste aux bombes. Et bien sûr, en trame de fond, les hélicoptères bombardiers, les aides humanitaires qui n’atteignent pas Daraya, les discours victorieux d’Assad ravi «d’éliminer des terroristes», les mères de famille et leurs bébés nés sous le gaz sarin et le napalm, le manque de nourriture...et l’humour cynique de ces syriens pris au piège. Quelles incroyables volontés et rage de vivre alors que ce conflit est aujourd’hui la plus grande honte de l’humanité, et que ces hommes et ces femmes ont tout à fait conscience de l’abandon du reste du monde et de l’ONU. Ils envoient des lettres, à Delphine Minoui, pour les dirigeants français, un appel à l’aide qui tombera malheureusement en plein attentat du 14 juillet à Nice...et n’aura pas de réponse. Plus que jamais, lire m’a semblé être une vraie fenêtre sur le monde quand j’ai reposé ce livre. Toutes les excuses du monde ne seront jamais suffisantes pour réconforter cette nation qui se fait massacrer sous nos yeux. Alors je préviens qu’on en veut à la planète entière quand on lit ce récit et une admiration (blindée d’un trop plein d’émotions) pour une population à l’agonie. Pour les choses joyeuses on repassera, mais il y a malgré tout de l’espoir et de la réussite dans ces vies brisées. Pour moi la lecture n’est pas toujours un moment de divertissement mais plutôt une source d’informations, «Les passeurs de livres de Daraya : Une bibliothèque secrète en Syrie» est un bon moyen de ne pas fermer les yeux. Finalement, le lire est peut être un petit acte de résistance face à une ONU muette.

Conseil de lecture :

A lire comme on peut. Avec la fierté de se dire qu’on a connu cette histoire et qu’on doit diffuser ce petit livre partout, pour que ces hommes et femmes ne soient pas oubliés. Et pourquoi pas le poster à l’ONU.

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