«Nouvelles de Cuba»
éditions : Magellan & Cie, collection Miniatures
Sortie : 2016
Pages : 144
Pays : Cuba
Auteurs :
Ivan de la Nuez
Teresa Dovalpage
Wendy Guerra
William Navarrete
Leonardo Padura
Veronica Vega
Résumé :
«L’histoire de l’île de Cuba est tumultueuse, conçue par tous les étrangers qui l’ont successivement envahie pour en faire leur « chose » et la ployer avec la force de leurs désirs. Elle n’a pas rompue, réinventant son identité aux rythmes entraînant de la musique métisse qu’elle a su installer pour elle-même dans les cœurs de ses habitants. Ce grand mélange des influences venues d’Europe, d’Afrique, d’Asie et du puissant voisin américain s’est solidement constitué sur les ruines autochtones, balayées par les violences de l’Histoire. Ce melting pot débarqué de l’extérieur s’est mué en une culture à part entière, aisément repérable, avec ses codes et ses douleurs, son charme et ses plaisirs. Elle aurait pu ne jamais advenir. Qu’on en juge !»
Extrait :
«La moitié des Pancraciens ou presque avait pris, par des voies diverses et secrètes, le chemin de l’exode. Cet exil n’était plus la pépinière militante qu’il avait été quelques décennies plus tôt, comme à l’époque où un beau jeune homme devenu une personne très âgée et encombrante était la figure de proue du marxisme dans le Tiers-Monde. Rien de tout cela ! Les Pancraciens qui s’étaient échappés cinquante ans après cette geste à demi effacée de la mémoire collective, détestaient secrètement La Momie, mais ils évitaient de la mentionner et de penser à elle. Ils allaient et venaient entre la république bananière et le pays où ils vivaient avec la même indifférence que pour se rendre à leur cours de gym ou chez l’esthéticienne du quartier. Si La Momie pouvait se vanter d’une chose, c’était que par fatigue, inertie voire auto-protection, ses crimes les plus abjects, son pouvoir hégémonique, la destruction d’un peuple et tout ce que son gouvernement interminable avait de malsain et néfaste, était tombé dans l’oubli.»
Avis :
Avec le Festival Etonnants Voyageurs (St Malo 35), c’est l’occasion de continuer le tour du monde littéraire et comme tous les ans mon regard s’arrête sur le stand des éditions Magellan&Cie. Après avoir lu Israël, La Réunion, l’Islande, voici les nouvelles de Cuba. Idéal pour découvrir des nouveaux auteurs, la maison d’édition propose la collection «Miniatures» qui regroupe des auteurs natifs du pays en question. Et c’est exactement pour cela que les écrits sont très intéressants. On entre au plus profond de Cuba, dans son quotidien, dans les ruelles aux façades colorées et aux voitures des années 50, avec des personnages toujours ancrés dans le souvenir de la Révolution, avec des histoires d’amour au sang chaud, mais aussi avec la modernité de Cuba et toute sa complexité.
Conseil de lecture :
A lire sous un soleil de plomb, contre une façade de maison, sur un banc au milieu de la place du village. Buvez un Daiquiri pour rester dans l’ambiance. Lunette de soleil obligatoire et crème solaire.