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«Pour seul cortège» de Laurent Gaudé

éditions : Babel

Sortie : 2012

Pages : 186

Pays : France

Résumé :

En plein banquet, à Babylone, au milieu de la musique et des rires, soudain Alexandre s’écroule, terrassé par la fièvre.

Ses généraux se pressent autour de lui, redoutant la fin mais préparant la suite, se disputant déjà l’héritage – et le privilège d’emporter sa dépouille.

Des confins de l’Inde, un étrange messager se hâte vers Babylone. Et d’un temple éloigné où elle s’est réfugiée pour se cacher du monde, on enlève une jeune femme de sang royal : le destin l’appelle à nouveau auprès de l’homme qui a vaincu son père…

Extrait :

"C’est leur mission à elles [les pleureuses] : porter la douleur à travers le monde et elles se serrent pour ne pas l’oublier, car si elles cèdent à l’inquiétude, si elles se posent des questions et lèvent les yeux sur le monde, alors elles redeviendront des femmes qui ont peur de la guerre qui gronde, qui ont mal de ces milliers de stades parcourus, et elles pleureront avec moins de force et le cortège ne sera plus cette boule dure de deuil qui traverse la pays. Si elles cèdent, Alexandre sera oublié."

Avis :

Dix ans après avoir écrit «La mort du roi Tsongor», Laurent Gaudé s’est à nouveau penché sur une mort vrombissante : celle d’Alexandre le Grand. Plus que la disparition d’un homme, c’est tout un empire qui se retrouve décimé et devient la proie des voisins charognards. Et dans ce fatras apocalyptique, Gaudé nous propose de suivre les femmes qui entourent le cortège funèbre, les pleureuses, la mère d’Alexandre, ses épouses et surtout Dryptéis fille de Darius. Elles se donnent corps et âme dans cette dernière mission avant que le corps ne soit enterré, signant ainsi le début d’une gigantesque guerre de succession.

Comme toujours l’auteur nous régale de sa plume précise et émotive. Je n’ai pas d’attrait particulier pour la vie du conquérant mais pourtant on est embarqué dans cette fiction épique au petit goût d’Homère. On pénètre dans les couloirs comme si on suivait pas à pas les femmes qui guident le lecteur au travers du récit.

J’ai pensé à Racine et son Andromaque, à Sophocle et son Antigone. Ses femmes ont la même ampleur, la même détermination, la volonté d’aller au bout quoiqu’il leur en coûte.

Conseil de lecture :

A lire à la salle de sport, pendant que vous pédalez sur le vélo d’appartement. Votre effort physique vous donnera l’impression de souffrir avec Dryptéis ! Et vous verrez moins le temps passer aussi. Boisson conseillée : de l’eau bien sûr.

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