«Les loyautés» de Delphine de Vigan
Edition : JC Lattès
sortie : Janvier 2018
pages : 206
pays : France
Résumé : Les destins croisés de quatre personnages : Théo, enfant de parents divorcés ; Mathis, son ami, qu’il entraîne sur des terrains dangereux ; Hélène, professeure de collège à l’enfance violentée, qui s’inquiète pour Théo ; Cécile, la mère de Mathis, qui voit son équilibre familial vaciller. Une exploration des loyautés qui les unissent ou les enchaînent les uns aux autres.
Extrait : ´Un silence de mort a envahi la voiture.
Alors j’ai pensé à cette expression, à tombeau ouvert. L’atmosphère mortifère qui m’assaillait soudain n’etait pas seulement celle de la voiture, c’etait celle dans laquelle nous vivions depuis des années. Je me suis mise à hurler.´
Avis :
Comment conseiller et donner envie de lire un pareil roman ? La tâche est complexe tant la trame est sombre, mais ceux qui connaissent l’auteur seront persuadés de son irrésistible talent.
Comme la plupart du temps chez de Vigan, la situation de départ est dramatique et finira fatalement par devenir cataclysmique. Et c’est dans son écriture fine et rapide que l’auteur parvient à nous capter, à rendre son histoire obsédante. Tout comme «D’après une histoire vraie», il me fallait poser le livre quelques minutes pour renouer avec le bonheur de mon quotidien, souffler, pour repartir en apnée dans les vies torturées de Théo, Hélène, Mathis et Cécile. Ce roman est finalement le quotidien d’un enfant parisien dont les parents se sont séparés et aucun d’entre eux ne parvient à faire face...une base comme tout le monde peut en connaitre autour de soi. Une descente aux enfers qui peut arriver à tout moment, dans n’importe quelle famille.
Alors pourquoi lire un livre aussi déprimant ? Parce qu’il vous invitera à voir les jeunes en souffrance avec un autre regard, parce qu’il vous retournera pendant plusieurs jours, parce que Delphine de Vigan ne bâcle jamais ses fins et nous les offre sur des plateaux en diamant brut, parce qu’une fois terminé vous aurez une bonne excuse pour aller vous réconforter en buvant un cappuccino dans un café librairie et vous acheter «D’après une histoire vraie» de la même auteure (à ce jour toujours dans mon top 5). Vous êtes prévenu, «Les loyautés» est dramatiquement indispensable.
Le seul bémol ? La couverture, pas vraiment vendeuse.
Conseil de lecture :
En dehors de toute phase de déprime de préférence, quelque part dans un lieu agréable entre le goûter et le dîner du samedi. Une fois la lecture terminée, faites vous couler un bon bain et organisez votre soirée pour regarder l’intégrale des Monty Python ou les trois premiers livres de Kaamelott.