«Nouvelles d’Islande»
éditions : Magellan
Sortie : 2011
Pages : 96
Pays : Islande
Résumé :
«Tout là-haut en direction du Groenland, aux confins de l’océan Arctique : l’Islande. Une île de toundra, de vent, de glace, de cent trente volcans et... de sagas. Preuve s’il en est que la nature la plus sauvage et la littérature peuvent faire bon ménage. Longtemps, l’Islande fut un pays parmi les plus pauvres d’Europe. Le développement urbain y était presque inexistant et la vie culturelle limitée, à l’exception notable de la littérature. À cette singularité s’en est ajoutée une autre : la continuité linguistique de la langue islandaise qui, ayant subi peu de changements et conservé une certaine pureté du fait de l’isolement de l’île, signifie que même aujourd’hui les Islandais peuvent lire sans difficulté leur littérature médiévale. Narrative, étrange, ironique, loufoque, absurde et poétique, cette littérature surprend.»
Extrait :
«Papa n’était jamais là. Nous autres, les enfants, frère et sœur, ne le voyions jamais. C’est ce qu’il me semblait. On ne parlait presque jamais de lui. Jusqu’à ce jour, je ne l’ai jamais vu sur une photographie.Mais quelque part, au plus profond de moi, j’avais une image de papa. Je pouvais la convoquer à volonté. Parfois, elle venait simplement. Sans se faire prier. Je peux la susciter maintenant. Papa est assis sur la chaise verte dans le séjour. La porte du balcon est ouverte sur l’obscurité. Il pleut. Le sol est mouillé de ce côté-ci du seuil. Je ne vois pas son visage. Seulement sa nuque. Il se tient la tête entre les mains, car je vois le bout de ses doigts dans ses cheveux. Des cheveux foncés et bouclés. Rien à voir avec les miens. Jusqu’à cette nuit, je n’ai jamais su ce qu’il en était réellement de ce souvenir. Magga ne se rappelait rien. Maman ne voulait rien se rappeler. Néanmoins, elle ne niait pas qu’il s’agissait de papa…»
Avis :
Magellan est une petite maison d’édition qui vous ouvre les portes du monde. Vous trouverez dans leur catalogue des auteurs de tous les horizons. Je suis particulièrement adepte de leur collection «Miniatures». Dans ce recueil de nouvelles vous ne trouverez pas d’Histoire de l’Islande mais plutôt une invitation à la découverte d’un style d’écriture, d’un style de vie. Il est une belle introduction si vous commencez à vous intéresser aux différentes littératures étrangères. C’est aussi l’occasion de vous entrainer à dire à haute voix les noms des auteurs (et de vous rappeler du nom du fameux-volcan-qui-a-arrêté-le-trafic-aérien-il-y-a-quelques-années...(Eyjafjallajökull ! Ok j’ai vérifié sur Google...)).
Les auteurs :
Sveinbjörn I. Baldvinsson
Gudrún Eva Mínervudóttir
Magnús Sigurdsson
Gyrdir Elíasson
Thórarinn Eldjárn
Einar Már Gudmundsson.
Conseil de lecture :
À lire en été, confortablement installé dans le jardin ou sur le balcon, avec les pieds dans une bassine d’eau froide pour être raccord avec le sujet. Boisson conseillée : une limonade avec plein de glaçons.