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«Désorientale» - Négar Djavadi

éditions Liana Levi

Sortie en septembre 2016

Pays : Iran

Résumé :

«Si nous étions en Iran, cette salle d’attente d’hôpital ressemblerait à un caravansérail, songe Kimiâ. Un joyeux foutoir où s’enchaîneraient bavardages, confidences et anecdotes en cascade. Née à Téhéran, exilée à Paris depuis ses dix ans, Kimiâ a toujours essayé de tenir à distance son pays, sa culture, sa famille. Mais les djinns échappés du passé la rattrapent pour faire défiler l’étourdissant diaporama de l’histoire des Sadr sur trois générations: les tribulations des ancêtres, une décennie de révolution politique, les chemins de traverse de l’adolescence, l’ivresse du rock, le sourire voyou d’une bassiste blonde…

Une fresque flamboyante sur la mémoire et l’identité; un grand roman sur l’Iran d’hier et la France d’aujourd’hui.»

Extrait :

«L’escalator.

À Paris, mon père, Darius Sadr, ne prenait jamais d’escalator. La première fois que je suis descendue avec lui dans le métro, le 21 avril 1981, je lui en ai demandé la raison et il m’a répondu : « L’escalator, c’est pour eux. » Par eux, il entendait vous, évidemment. Vous qui alliez au travail en ce mardi matin d’avril. Vous, citoyens de ce pays, dont les impôts, les prélèvements obligatoires, les taxes d’habitation, mais aussi l’éducation, l’intransigeance, le sens critique, l’esprit de solidarité, la fierté, la culture, le patriotisme, l’attachement à la République et à la démocratie, avaient concouru durant des siècles à aboutir à ces escaliers mécaniques installés à des mètres sous terre.»

Avis :

Livre phénomène de la rentrée littéraire il m’était impossible de passer à côté de «Désorientale» (et aussi parce qu’il fait partie des coups de coeur de septembre de ma libraire préférée).

La force de ce roman réside dans son rythme, le personnage principal ne sort pas de la salle d’attente de l’hôpital dans laquelle elle attend une insémination. Et c’est l’occasion de dévoiler son passé et celui de sa famille. Pas une seule seconde d’ennui, pas un seul baillement, on navigue entre le désir d’enfant de l’héroïne, le caractère de sa grand-mère, la révolution iranienne, les avis politiques de ses parents, la fuite du pays de son enfance et le besoin de devenir une «désorientale» afin de pouvoir vivre parmi les occidentaux. On glisse d’un sujet à l’autre comme une planche de paddle sur la Méditerranée. L’écriture est belle et d’une simplicité envoûtante.

Conseil de lecture :

À lire dans un café à Paris, Châtelet, en attendant sa mère pour boire un thé, en dégustant des biscuits aux graines de cardamome, des pistaches au safran et des pâtisseries iraniennes.

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